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Le grand retour de l’inflation ?

Source: Schroders 30/03/2022

Ces dernières années, cela a été tout sauf facile pour notre société. Le coronavirus a eu un impact majeur et ses conséquences se font toujours ressentir. Les véhicules et les appareils électriques ne peuvent pas être livrés dans les délais impartis en raison de pénuries (par exemple de puces) et les perturbations persistantes des chaînes d’approvisionnement dans le monde sont loin d’être terminées. Il est clair que les conséquences sont encore perceptibles dans tous les secteurs.

Cependant, au début de cette année, nous pensions pouvoir revenir lentement à la « vie normale », la liberté semblait proche, le baromètre corona était au jaune. Les marchés financiers en avaient également envie. Malheureusement, la volatilité est pleinement revenue à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. L’exacerbation des tensions géopolitiques et sociales à l’échelle planétaire ont jeté beaucoup d’huile sur le feu de l’inflation, un feu qui avait déjà bien pris.

Le retour d’une inflation significative

« Pour la première fois depuis des décennies, nous assistons au retour d’une inflation significative »

Pour la première fois depuis des décennies, nous assistons au retour d’une inflation significative. L’inflation était déjà élevée et la guerre russo-ukrainienne en a rajouté un peu, avec une hausse des prix de l’énergie. Cette hausse est perceptible dans la quasi-totalité des secteurs d’activité. Les entreprises voient les coûts directs de l’électricité et du gaz naturel augmenter, mais les consommateurs le ressentent aussi directement dans leur porte-monnaie à travers la hausse des prix de l’essence à la pompe ou celle des factures d’électricité et de gaz pour le chauffage de leur habitation.

Solutions énergétiques

Il est également clair qu’il ne faut pas attendre une solution rapide pour les marchés du pétrole ou du gaz. Que vous investissiez dans la transition énergétique ou dans des entreprises énergétiques classiques, les combustibles fossiles représentent encore et toujours 85 % du mix énergétique mondial. À l’échelle planétaire, la Russie représente environ 12 % de la production de pétrole et environ 17 % de la production de gaz.  Les énergies renouvelables ont certes entamé une croissance irréversible, mais l’énergie hydraulique et l’énergie nucléaire ne représentent actuellement que 11 %, tandis que les énergies éolienne et solaire représentent à peine 4 %. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que ce conflit provoque des turbulences sur les marchés internationaux de l’énergie. En Belgique aussi, où la quasi-totalité des partis politiques se sont mis d’accord – chose rare – sur l’adaptation de la sortie de l’énergie nucléaire. En raison de l’incertitude quant à notre approvisionnement énergétique, cette discussion qui n’en finissait pas a été résolue soudainement et le nœud a été tranché : la Belgique maintiendra ses centrales nucléaires plus longtemps en activité. Comment pouvait-il en aller autrement, avec des prix de l’énergie qui continuent de battre des records et une facture d’énergie toujours impayable ?

La guerre en Ukraine a clairement montré qu’il faut réduire la dépendance à l’égard des combustibles fossiles, en particulier en Europe. En effet, les prix volatils de l’énergie ne sont tout sauf propices pour l’économie, engendrent des risques importants et minent la capacité à faire pression sur les régions en cas de conflit. La situation en Ukraine aurait pu être complètement différente, voire ne pas se présenter, si l’Europe avait pu arrêter directement les importations russes de pétrole et de gaz. Il est évident que la transition énergétique est aujourd’hui plus que jamais nécessaire.

Par ailleurs, ce n’est pas la première fois qu’une transition énergétique aura lieu. Le paysage énergétique a changé à plusieurs reprises au fil des siècles. Soit parce que nous avions de nouveaux besoins et souhaits, mais aussi à la suite de la découverte de nouvelles manières de générer de l’énergie.

Energie renouvelable et durable

Aujourd’hui, le changement climatique est un défi. Il est clair que les énergies renouvelables, durables joueront un rôle extrêmement important à cet égard et qu’elles peuvent résoudre le problème énergétique actuel. Des technologies durables, bon marché, telles que l’énergie solaire, l’énergie éolienne, l’hydrogène et les batteries, participeront lentement mais sûrement à la décarbonation de notre mix énergétique. Dans le même temps, l’utilisation du charbon, du pétrole et finalement aussi du gaz naturel diminuera et finira par sortir de notre mix énergétique.

Mais pour réaliser cette transition énergétique d’une manière appropriée, il convient d’imprimer une direction. La transition ne se fera pas uniquement parce que les consommateurs décident de brûler moins de combustibles fossiles, ni parce que les gouvernements mettent en œuvre des politiques fiscales visant à décourager les investissements dans les combustibles fossiles par la perception de taxes élevées. Des investissements sont nécessaires, beaucoup d’investissements. Des programmes de subventions qui encouragent les investissements dans les technologies émergentes, comme l’hydrogène ou les infrastructures pour véhicules électriques, sont nécessaires, mais ne suffiront pas. Nous pensons que la clé réside dans les principales compagnies pétrolières internationales et nationales, car elles fournissent déjà la majeure partie de la solution énergétique dans le monde entier. Qui est mieux résistant à l’inflation et peut mieux faire face aux risques actuels tels que l’approvisionnement, par exemple ?

Qu’en est-il des entreprises et de l’inflation ?

Mais comment faire face entre-temps à l’inflation ? Il n’est pas facile de sélectionner les bonnes entreprises. Toutes les entreprises ne peuvent pas répercuter des prix plus élevés sur leurs clients, ce qui entraîne une mise sous pression de leur rentabilité. Les entreprises qui peuvent le faire seront bien mieux placées et celles qui ne le peuvent pas seront confrontées à un avenir incertain. De plus, il est clair que les sociétés s’appuyant sur une trésorerie abondante et un solide bilan seront bien mieux en mesure de surmonter ces tempêtes d’inflation.

À plus long terme, il est évidemment probable que l’inflation va s’atténuer. Il est plutôt improbable que les niveaux élevés actuels puissent se maintenir très longtemps. L’effet combiné d’une évolution de la demande et d’une nouvelle offre devrait permettre de résoudre à terme certaines tensions inflationnistes. Cependant, il existe un risque très réel que l’inflation

(a) reste élevée plus longtemps que prévu,

(b) reste plus élevée qu’auparavant, et

(c) soit plus volatile à l’avenir.

Néanmoins, cette situation est également source d’opportunités pour certains acteurs. Cela pourra ainsi déboucher sur une amélioration de la rentabilité et un rendement plus élevé pour certains secteurs et entreprises. Toutefois, dans un premier temps, il faut trouver une solution pour les marchés finaux où la pression logistique était la plus préoccupante (éoliennes, panneaux solaires, voitures, etc.). Des délais de livraison plus courts, une réduction des goulets d’étranglement logistiques et une spirale de hausse des salaires et des prix limitée peuvent y contribuer.

Perspectives pour le futur

Toutefois, la normalisation prendra probablement un certain temps et ne se fera sans doute que tard en 2023. Même les hausses des coûts et la pression inflationniste devraient se stabiliser à des niveaux plus élevés, probablement au-dessus de 2 % par an, et rester plus volatiles.

Dans un avenir proche, l’inflation restera donc plutôt élevée, les prix élevés de l’énergie et des matières premières jouant un rôle majeur à cet égard. Il est clair que la guerre en Ukraine n’est pas un élément favorable. En effet, outre le pétrole et le gaz, la Russie et l’Ukraine sont des fournisseurs importants de matières premières et biens essentiels, comme le blé, le nickel, les métaux précieux et le néon, ces derniers étant des matériaux importants dans la production de semi-conducteurs. La poursuite de l’escalade du conflit, par exemple en raison de sanctions ou d’une encore d’une poursuite de la destruction de la capacité de production, ne fera qu’aggraver la situation et aura comme unique conséquence à court terme d’accroître le risque de spirale inflationniste incontrôlable.

Si vous voulez faire partie de la solution, vous pouvez apporter votre contribution et aider à financer la transition énergétique. Pour vous protéger contre l’inflation, il peut également être utile d’envisager une exposition supplémentaire au secteur de l’énergie ou aux matières premières.