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« Liberation Day » de Trump : chaos sur les marchés, mais opportunités pour les investisseurs

Source : écrit par Gilles Coens, Head of Product chez MeDirect.

Certains d’entre nous associent les termes « Full Madness » au célèbre festival belge Tomorrowland, qui se déroule traditionnellement à Boom. Mais en avril, la folie n’était pas à Boom, mais surtout à New York, où la bourse s’est mise à vibrer au rythme du président Trump, qui a entamé son set « Liberation Day » sur la Mainstage.

« Liberation Day » ? Ou « Inflation Day » ?

Le 2 avril 2025, le président Donald Trump a annoncé une nouvelle politique économique avec son « Liberation Day ». Celui-ci symbolise la quête qu’il mène afin de « libérer » l’économie américaine des dépendances étrangères et de renforcer la production et l’emploi aux États-Unis. Le meilleur outil pour y parvenir ? Les droits de douane, bien entendu.

Les droits de douane de Trump n’ont rien de nouveau, mais le président semble opérer un changement de cap structurel par rapport à son premier mandat. En effet, lors de son premier mandat, il avait l’habitude d’utiliser les droits d’importation principalement comme monnaie d’échange dans les différends commerciaux et les négociations avec la Chine, entre autres. Toutefois, au cours de ce second mandat, Trump semble miser principalement sur des droits de douane permanents, afin de renforcer l’indépendance économique des États-Unis.

Une violente réaction des marchés boursiers

Il n’était pas surprenant que Trump introduise des droits de douane : il l’avait déjà annoncé clairement lors de sa campagne présidentielle. Toutefois, les droits de douane annoncés sont beaucoup plus élevés que prévu. Comme les cours n’avaient pas encore absorbé ces augmentations, les marchés boursiers ont réagi de manière extrêmement négative.

Source : JP Morgan Guide to the Markets

Droits de douane et impact sur l’économie

Comme nous l’avons décrit dans nos précédents bulletins mensuels, l’impact des droits de douane sur l’économie est généralement loin d’être positif :

  • Inflation : même si les droits de douane ne sont que partiellement répercutés sur les consommateurs, ils ont un effet inflationniste. Cette pression tombe particulièrement mal, alors que la Fed semblait être en passe de maîtriser l’inflation et que les entreprises et les investisseurs aspirent à des taux d’intérêt plus bas. 
  • Emploi : les États-Unis peuvent s’enorgueillir d’un taux de chômage très bas et d’une situation proche du plein-emploi. Cela semble positif, mais il est peu probable qu’il y ait suffisamment de main-d’œuvre aux États-Unis à l’heure actuelle pour ouvrir de nombreuses nouvelles usines. D’autant plus que Donald Trump veut également réduire l’immigration au minimum. 
  • Approvisionnement : l’approvisionnement américain pourrait également être mis sous pression. Cela s’explique par les droits de douane que les importateurs doivent payer lorsqu’ils importent des matières premières et des marchandises dans le pays.
  • Mesures de rétorsion des autres pays : d’autres pays pourraient également imposer des droits de douane sur les produits américains, bien que Trump fasse tout ce qui est en son pouvoir pour les en dissuader. Chaque pays choisira le plus grand nombre possible de produits ayant un impact important aux États-Unis, tout en limitant les dommages causés à sa propre économie. Quoi qu’il en soit, la Chine n’a pas semblé impressionnée et a immédiatement réagi en imposant ses propres droits de douane sur les produits américains.

Continuer à danser dans le chaos

Si Tomorrowland se distingue avec sa « Madness » parfaitement organisée et entraînante, la « Trump-Madness » est un chaos indescriptible. Et s’il y a bien une chose que les investisseurs détestent, c’est le chaos et l’incertitude.

Tous les effets négatifs décrits dans ce qui précède ont donc été clairement ressentis le mois dernier, mais en réalité, nous assistons à une tendance boursière à la baisse depuis le début du second mandat de Trump.

Après le « Liberation Day », les craintes d’une hausse des taux, d’une augmentation de l’inflation et d’une baisse des bénéfices des entreprises ont provoqué une onde de choc sur les marchés boursiers. L’Euro Stoxx 50 et l’indice chinois Hang Seng ont tous deux enregistré des chutes significatives, mais c’est finalement le S&P 500 qui a été le plus touché. Il a perdu 4,84 % le 3 avril et encore 5,97 % le 4 avril.

Cette onde de choc a également ébranlé l’administration Trump. En raison de l’impact sur l’ensemble de l’économie, elle a décidé d’être plus accommodante et de reporter les droits de douane de 90 jours pour les pays qui n’ont pas pris de mesures de rétorsion, à l’exception de la Chine. Ce jour-là, le 9 avril, le S&P 500 a rebondi de 9,5 %. Ainsi, ce mois d’avril erratique n’a heureusement pas été uniquement marqué par des chiffres négatifs.

En outre, les événements actuels réaffirment un principe d’investissement important : éviter la panique et rester fidèle à la stratégie prédéterminée. Comme l’histoire l’a démontré à maintes reprises, les meilleures journées en bourse surviennent souvent après les pires. Ceux qui vendent lorsque les marchés chutent risquent donc de rater le rebond (même si le passé ne garantit jamais l’avenir).

Les choses ne sont jamais aussi graves qu’elles en ont l’air

Le style de Trump est difficilement comparable à celui des précédents présidents américains. En effet, les décisions importantes se suivent très rapidement, et comme le montre la pause tarifaire de 90 jours, les revirements soudains ne sont jamais à exclure. Chaque projet peut ainsi soudainement prendre une nouvelle tournure.

Si l’administration Trump n’admet pas facilement ses erreurs, elle ne laissera jamais sa propre économie imploser. C’est clairement ce qui s’est passé lorsque le gouvernement s’est donné 90 jours pour négocier. Ce report semble d’ailleurs être un prétexte, car il est difficile de croire que les tensions commerciales mondiales puissent se résoudre en seulement trois mois.

Parmi les investisseurs, ce délai a alimenté l’espoir que les choses finiraient par s’arranger, ce qui a entraîné une solide reprise des marchés boursiers au cours de la seconde moitié du mois d’avril.

Qu’en est-il des recettes provenant des droits de douane ?

Depuis son élection, Trump n’a rien dit sur l’affectation de ces nouvelles recettes. Les utilisera-t-il pour réduire l’impôt sur les sociétés, comme il l’a promis pendant la campagne ? Ou utilisera-t-il cet argent pour alléger l’impôt sur le revenu des citoyens américains ? Ces fonds seraient ainsi réinjectés dans l’économie et auraient un effet positif sur le pouvoir d’achat et la rentabilité. Ainsi, à côté des nombreux risques économiques qu’ils entraînent, les droits de douane pourraient malgré tout avoir un impact positif. Bien que cette possibilité semble très peu probable : le passé nous enseigne que l’ultra-protectionnisme n’apporte pas de valeur ajoutée à une économie à long terme.

Beaucoup de choses dépendront des prochaines annonces de l’administration Trump. Les tarifs douaniers seront-ils effectivement appliqués après la période de report de 90 jours ? Les prélèvements seront-ils réinjectés dans l’économie ? Bien que la probabilité d’une récession ait considérablement augmenté dans l’intervalle, cette incertitude explique peut-être pourquoi les analystes hésitent encore à prédire une récession.

L’Europe occupe-t-elle la Mainstage ?

L’Europe n’a peut-être pas de « Magnificent 7 », mais les actions européennes méritent certainement une place dans un portefeuille d’investissement équilibré. MeDirect l’a répété à plusieurs reprises en 2024. Aujourd’hui, l’Europe dispose d’ailleurs de plusieurs atouts supplémentaires :

  • De la sous-pondération à la surpondération : l’incertitude qui règne aux États-Unis a incité de nombreux gestionnaires de fonds à réduire leur surpondération en actions américaines. Une grande partie de ces investissements s’est portée sur les actions européennes, soutenant ainsi les marchés européens depuis le début de l’année. Les actions européennes ont de plus en plus souvent une allocation neutre, voire surpondérée.
  • Baisse de l’inflation : avec la poursuite de la diminution des prix de l’énergie, l’inflation européenne reste orientée à la baisse. Cette situation contraste fortement avec celle des États-Unis, où les mesures de l’administration Trump risquent au contraire de relancer l’inflation.
  • Baisses des taux de la BCE : alors qu’il est désormais difficile d’envisager une baisse des taux de la Réserve fédérale américaine, la Banque centrale européenne a de nouveau réduit ses taux en avril. Elle a ainsi apporté une bouffée d’oxygène supplémentaire à l’économie européenne.
  • Une valorisation qui reste plus attrayante : aujourd’hui, le prix des actions européennes reste plus intéressant que celui des actions américaines. Cela pourrait également jouer en faveur des entreprises européennes à long terme.

La périphérie européenne, grande gagnante

Ces baisses des taux profitent surtout aux marchés boursiers de la périphérie européenne, qui semblent maintenant prendre leur revanche sur la crise de la dette de la décennie précédente.

Prenons l’exemple de l’Espagne et de l’Italie, où les marchés boursiers ont progressé de plus de 10 % depuis le début de l’année. En Espagne, ces bons chiffres sont principalement dus aux performances des banques espagnoles, qui bénéficient largement de la baisse des taux.

Dépenses de défense et projets d’infrastructure

Tous les pays européens semblent s’accorder sur le fait que l’Europe doit réduire sa dépendance militaire à l’égard des États-Unis. L’UE incite donc ses États membres à augmenter leurs dépenses en matière de défense.

Sous certaines conditions, ils sont même autorisés à ne pas inscrire ces investissements supplémentaires au budget. Indépendamment du débat sur l’opportunité de ce réarmement, il entraîne une relance de l’industrie de la défense, tant en Europe qu’à l’international.

Néanmoins, pas de défense sans infrastructures de qualité : le gouvernement allemand a récemment annoncé un plan pluriannuel comportant de grands projets d’infrastructures, avec lesquels il entend remettre l’économie allemande sur les rails.

Source : BlackRock

Les États-Unis (et l’IA) n’ont pas encore dit leur dernier mot

Aujourd’hui, les actions américaines affichent également une valorisation plus attractive, surtout par rapport à fin 2024. Cela se reflète dans le ratio cours/bénéfice et dans le fait que la plupart des actions se négocient en dessous de leur moyenne sur cinq ans. Les actions des Magnificent 7, en particulier, sont aujourd’hui beaucoup plus intéressantes. Les valeurs les plus en vue sont souvent les plus exposées aux turbulences. Récemment, c’est NVIDIA qui a essuyé les plus fortes secousses. 

Attention toutefois au « Value Trap » : si les droits de douane sont effectivement appliqués, ils pourraient avoir une incidence sur les bénéfices des entreprises américaines. Dans ce cas, la baisse du ratio cours/bénéfice serait justifiée.

Par ailleurs, l’intelligence artificielle (IA) reste plus que jamais d’actualité. La poursuite du déploiement d’une IA de plus en plus performante reste une évidence, malgré les volte-face de l’administration Trump. Les Magnificent 7 ont peut-être été durement touchées, mais conservent tout leur potentiel. Et pour les investisseurs qui s’étaient tenus à l’écart en raison de prix jugés trop élevés… les Magnificent 7 sont aujourd’hui bradées.

Chaque crise est une opportunité

Avec Donald Trump à la Maison-Blanche, l’incertitude semble être la seule constante. Son imprévisibilité continuera de nous accompagner dans les années à venir et d’impacter les marchés, qui n’aiment traditionnellement pas la volatilité.

Comment y faire face en tant qu’investisseur ? Une chose est sûre : ne perdez pas de vue le long terme. Même si le passé n’offre aucune garantie concernant l’avenir, il nous enseigne que les chocs de volatilité ont toujours existé et que la tendance à long terme est généralement positive.

En outre, les liquidités rapportent rarement plus que l’inflation. Historiquement, le rendement des liquidités a été négligeable par rapport à celui des actions et des obligations.

Source : JP Morgan asset Management

Nous vivons indéniablement une période particulière. Les décisions du président Trump engendrent de la volatilité, tant sur les marchés boursiers que dans les autres secteurs. Mais ceux qui gardent la tête froide peuvent, même aujourd’hui, repérer des opportunités intéressantes.

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