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Femmes dans le monde des finances : la perspective de Kim Van de Velden

Source: MeDirect 25/03/2021

À l’occasion de la Journée internationale des femmes, plusieurs femmes de MeDirect sont interviewées. Aujourd’hui, Kim Van de Velden, Head Legal, parle de ses expériences personnelles en tant que femme sur le lieu de travail.

À votre avis, le sexisme existe-t-il encore sur le lieu de travail et avez-vous déjà eu à y faire face ?

Oui. Le sexisme est une discrimination sur base du sexe et peut se manifester tant implicitement qu’explicitement. La majorité d’hommes sur le lieu de travail n’est bien évidement pas sexiste mais c’est quand même cette majorité qui se comporte souvent implicitement de façon sexiste car ils se taisent (trop) souvent quand ils sont confrontés à un collègue ou patron sexiste. Pourtant, se taire est aussi un choix. Je pense que ça explique partiellement pourquoi peu de femmes ont réussi à atteindre le top malgré l’attention accrue à l’égalité des sexes. 

“La majorité des hommes ne sont évidemment pas sexistes mais ils semblent quand même le devenir “implicitement” car cela les arrange parfois ou ils se taisent”

Je crains que le sexisme soit encore malheureusement omniprésent et que la plupart des femmes le vivent au quotidien : être interrompue plus rapidement, accorder moins de crédibilité à ce que vous dites jusqu’à
ce qu’un autre collègue masculin le confirme. Je ne l’avais pas réalisé avant parce que j’étais jeune. Chaque fois que cela s’est produit, j’ai toujours pensé que c’était dû à mon manque de connaissances
ou d’expérience.

Bien que de nombreuses initiatives aient été prises ces dernières années pour remédier à ce problème et créer davantage de diversité, beaucoup de choses doivent encore changer dans la pratique.
Les entreprises peuvent dire qu’elles adaptent leur politique de diversité, mais combien de fois y a-t-il des résultats concrets ? Ils doivent maintenant joindre le geste à la parole.

Les quotas, sont-ils nécessaires ?

Je ne comprends pas vraiment les femmes qui sont contre cela. La discrimination positive reste une discrimination. Mais si vous savez que, selon l’Organisation internationale du travail, il faudra encore 200 ans pour atteindre l’égalité
des sexes (ou 70 ans selon l’UE), vous devez utiliser des moyens efficaces pour atteindre cet objectif plus rapidement. Les opposants diront que cela ne fera que conduire à la promotion de femmes plus incompétentes, ce qui serait alors
discriminatoire par rapport aux hommes compétents. À cela, je réponds ceci : combien de dirigeants ou de managers masculins (de haut niveau) sont compétents aujourd’hui ? Il suffit de regarder tous les scandales récents.
Nous ne parviendrons à une égalité totale entre les sexes que lorsqu’il y aura autant de femmes leaders incompétentes que d’hommes leaders incompétents. 

« Nous ne parviendrons à une égalité totale entre les sexes que lorsqu’il y aura autant de femmes leaders incompétentes que d’hommes leaders incompétents. »

Avez-vous le sentiment d’être traitée ou approchée différemment de vos collègues masculins ? Aussi en montant l’échelle ?

J’ai souvent eu l’impression d’être traitée comme une petite fille (on s’adressait parfois littéralement à moi comme telle). J’avais le sentiment que je devais toujours faire plus d’efforts pour défendre un argument et
que je devais toujours prouver ma valeur plus que mes collègues masculins. Il est donc très difficile et épuisant d’avancer dans la hiérarchie. Entre-temps, je suis beaucoup plus forte qu’il y a disons cinq ans, et
je suis moins affectée par les commentaires déplacés ou les traitements condescendants.

Pensez-vous qu’il existe des différences entre les hommes et les femmes en termes d’équilibre entre vie privée et vie professionnelle ?

Oui, les femmes avaient auparavant deux emplois à temps plein : au travail et ensuite à la maison. Mais Covid a tout chamboulé et fait tabula rasa. Désormais, les employés masculins travaillent également
à domicile et doivent participer aux tâches ménagères et à la garde des enfants. Espérons que ce catalyseur aura un effet durable et que nous parviendrons plus rapidement à l’égalité dans
ce domaine.

“Le Covid a fait tabula rasa : les hommes travaillent désormais à la maison et doivent aussi aider au ménage”

Quelle est votre opinion sur les (grandes) différences salaires entre hommes et femmes ?

Je ne me réjouis pas lorsque je lis des études sur l’écart de rémunération, car je sais que j’en ai aussi été victime. Selon des rapports de presse récents, l’écart salarial moyen est de 13 %. Les personnes qui tentent de justifier ces chiffres disent que cela provient d’une mauvaise comparaison. Ils affirment que cela s’explique par le fait que les femmes travaillent davantage à temps partiel et bénéficient de plus de congés (de maternité). Dans ce cas, il suffit d’affiner les chiffres de la comparaison et d’accorder aux hommes le même montant de congé de paternité. En ce qui concerne les chiffres, je pense qu’il faut tenir compte du fait que le travail à temps partiel est pris en compte. En outre, la plupart des entreprises ne sont pas transparentes dans leurs barèmes de rémunération ni dans leurs primes, ce qui ne favorise pas l’égalité salariale.

Y a-t-il aussi une concurrence entre les femmes ?

Lorsque j’ai commencé à travailler il y a 14 ans, mon expérience personnelle était que travailler avec ou pour des femmes des générations précédentes était souvent pire que les mâles alpha, car elles se profilaient encore plus, en particulier envers les femmes plus jeunes (les “Queen Bees”). D’ailleurs, il n’y avait de place que pour une ou deux femmes si l’on se plaçait au sommet d’une entreprise. En y repensant maintenant, je le comprends : les hommes ne devaient de facto se mesurer qu’à des concurrents masculins, tandis que les femmes de l’époque devaient tenir compte à la fois des hommes et des femmes. C’était aussi une époque où la féminité devait être cachée autant que possible, du moins si l’on voulait aller plus haut.

Les jeunes générations ont une approche différente. Elles adoptent une attitude plus féminine, j’entends par là qu’elles refusent d’adopter la posture alpha de leurs collègues masculins. Je me réfère à une citation de Jacinda Ardern, le premier ministre de la Nouvelle-Zélande : “L’une des critiques auxquelles j’ai dû faire face au fil des ans est que je ne suis pas assez agressive ou assertive. Parce que je suis empathique, cela signifie que je suis faible. Je me rebelle totalement contre ça. Je refuse de croire qu’on ne peut pas être à la fois compatissant et fort”. Malheureusement, la gentillesse est souvent associée à la faiblesse et à la naïveté dans les affaires. C’est probablement la raison pour laquelle les femmes essaient de se montrer plus dures qu’elles ne le sont réellement, mais je continue à me battre contre cela, et je veux aussi transmettre cela aux jeunes collègues avec lesquels je travaille.

Pour finir, qu’est-ce qui est important pour vous au moment de faire vos futurs choix de carrière ?

Il y a quelques mois, j’ai reçu une offre très intéressante par l’intermédiaire d’un Head Hunter pour travailler comme avocat général dans une belle entreprise. J’ai ensuite consulté le site web de la direction générale et j’ai constaté qu’elle était composée exclusivement d’hommes et qu’il n’y avait pas une seule femme à la table. J’ai poliment refusé le poste et n’ai pas soumis ma candidature. Ce n’est pas la façon de faire les choses et c’est ma façon de protester contre cela. Je ne veux pas travailler pour une telle entreprise. Pourquoi ai-je accepté le poste chez MeDirect ? En partie parce que Marcia De Wachter et Franca Vossen font partie du conseil d’administration. C’est toujours une minorité de femmes mais quand même. On remarque que les choses vont dans la bonne direction ici.

 

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