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Chief Risk Officer en seulement 9 ans : une entrevue avec Marija Fenech

De Risk Officer à Chief Risk Officer et membre du conseil d’administration et du comité exécutif en seulement 9 ans : voici le parcours remarquable de Marija Fenech chez MeDirect. En tant que jeune femme, elle a rapidement progressé dans sa carrière dans un secteur majoritairement masculin. Après 9 ans, quel bilan Marija tire-t-elle de son parcours professionnel ? Et quels conseils donne-t-elle aux femmes qui souhaitent faire carrière dans la finance ? Découvrez les réponses de Marija en lisant l’interview ci-dessous.

Chez MeDirect, on vous connaît en tant que Chief Risk Officer, mais pouvez-vous nous en dire plus sur vous ? Comment avez-vous commencé à vous intéresser au secteur financier et à la gestion des risques ? 

Après avoir obtenu mon diplôme à l’université, j’ai commencé ma carrière en enseignant les mathématiques dans un collège, mais au bout d’un moment, j’ai compris que l’enseignement n’était pas fait pour moi. Un an plus tard, j’ai saisi une opportunité dans le secteur bancaire en intégrant le département Risk Management chez MeDirect.

Dans le but de protéger la banque, mon équipe et moi-même soutenons et conseillons l’entreprise en veillant à ce que les risques soient identifiés et correctement atténués. C’est un véritable challenge : les conditions économiques changent constamment, ce qui signifie qu’il faut être capable de s’adapter tout en faisant en sorte que les parties prenantes soient protégées et que la banque reste financièrement durable.

Vous avez commencé comme Risk Officer et êtes devenue Chief Risk Officer 9 ans plus tard. Quels sont selon vous les éléments qui ont joué un rôle prépondérant dans votre carrière et vos succès ?

Sans aucun doute le soutien de mes prédécesseurs et managers. Ils m’ont toujours poussée à sortir de ma zone de confort et m’ont aidée à maximiser mon potentiel, ce dont je leur serai toujours reconnaissante. À côté de cela, il y a bien sûr aussi beaucoup de travail, de détermination, d’humilité et d’ambition.

Vous travaillez dans un environnement majoritairement masculin. Avez-vous parfois eu l’impression d’être moins écoutée en tant que femme ?

Non. Je donne toujours mon avis et je n’ai jamais l’impression de ne pas être entendue simplement parce que je suis une femme. Je peux attester que chez MeDirect, l’opinion de chacun est appréciée quel que soit le genre, tant au niveau du comité exécutif que du conseil d’administration. La présidence du conseil d’administration de la banque est aussi assurée par une femme, en l’occurrence Marcia De Wachter, qui est une fervente défenseuse de l’équilibre entre hommes et femmes dans ce secteur.

En tant que leader dans votre domaine, quels conseils donneriez-vous aux jeunes femmes qui aspirent à faire carrière dans la finance ou dans des secteurs similaires ?

Faites-vous confiance ! J’ai lu une étude qui démontre que les hommes ont tendance à postuler pour un emploi même s’ils ne cochent pas toutes les cases ou exigences. En revanche, les femmes ne le font pas si elles pensent qu’elles ne répondent pas à tous les critères. Nous devons donc nous concentrer, en tant que femmes, sur ce que nous pouvons apporter à l’entreprise plutôt que sur nos prétendus points faibles ou nos éventuelles lacunes. Nous devons prendre le risque et montrer que nous sommes prêtes à relever le défi.

D’un point de vue personnel, je me souviens que j’avais aussi tendance à me concentrer inutilement sur mes faiblesses par le passé. Quand on m’a proposé mon premier poste de CRO, j’ai dit au CRO de l’époque : « Je vais dire oui maintenant parce que si je rentre à la maison et que je passe la nuit à réfléchir, je vais revenir demain avec une longue liste de raisons pour lesquelles je ne peux pas accepter le poste. » Je n’ai jamais regretté mon choix.

Je trouve aussi essentiel d’avoir un bon réseau. Par exemple, en participant à des événements dans ou en dehors de l’entreprise et en rencontrant d’autres femmes dans le secteur des services financiers. La carrière se construit en partie grâce au réseau. Quand vous parlez aux gens, ils commencent à vous apprécier et peuvent ensuite vous ouvrir des portes. Vous pouvez aussi apprendre de leurs expériences.

Aviez-vous conscience de vos propres doutes ?

Oui, et mon manager à l’époque me le disait souvent. Je me souviens que lors de l’évaluation annuelle des performances, après avoir finalisé ma propre auto-évaluation, il revenait vers moi et me demandait de développer mes réalisations et de mettre en évidence tous les progrès accomplis au cours de l’année. Et je répondais le plus souvent : « Je n’aime pas me lancer des fleurs », ce à quoi il me répondait : « Tu as fait beaucoup plus cette année. Tu dois le dire. Ce n’est pas de l’arrogance, c’est de la confiance. »

Qu’avez-vous fait pour développer votre confiance en vous ?

Ça s’est fait progressivement : plus vous avez de l’expérience et travaillez avec des parties prenantes de haut niveau, comme le conseil d’administration ou les régulateurs, plus vous vous sentez à l’aise. J’ai aussi suivi un coaching en leadership, offert par la banque, qui m’a aidée à occuper ce poste avec la bonne mentalité et à élargir ma zone de confort.

En tant qu’êtres humains, nous douterons toujours un peu de nous-mêmes, et cela ne me dérange pas, car cela me permet de garder les pieds sur terre et me donne la motivation nécessaire pour surmonter mes peurs. Je veux que mes pensées m’aident à m’améliorer, plutôt que d’entraver mon évolution.

Quelles sont selon vous les stratégies ou initiatives essentielles pour promouvoir l’égalité entre hommes et femmes et favoriser un environnement plus inclusif dans le secteur bancaire ?

Le secteur bancaire reste un secteur essentiellement masculin. Nous avons donc définitivement besoin de plus de femmes à des postes clés. Je pense que si les étudiantes à l’université voient plus de femmes occuper des postes de direction ou dans des conseils d’administration, elles seront plus inspirées et encouragées à envisager elles-mêmes des postes à responsabilités. Proposer des programmes de mentorat au sein de la banque pourrait aussi être utile. En tant que Chief Risk Officer, je pourrais par exemple encadrer une femme plus jeune qui a le potentiel pour évoluer.

Enfin, les entreprises doivent mettre en place des stratégies et des politiques visant à assurer un bon équilibre entre travail et vie privée, ainsi qu’une direction qui l’encourage. De cette manière, les banques seraient plus à même de permettre aux femmes d’exceller dans leur carrière tout en leur permettant de jongler entre leur vie personnelle et familiale. Beaucoup de femmes qui ont les capacités et veulent progresser dans leur carrière n’ont souvent pas l’occasion de le faire. En tant qu’entreprise, nous devons continuer à offrir les bonnes opportunités à tout le monde.

Que fait MeDirect pour garantir un bon équilibre travail/vie privée ?  

MeDirect propose des horaires flexibles qui permettent à ses collaborateurs d’aménager leurs heures comme ils le souhaitent. S’ils ont un rendez-vous médical ou doivent aller chercher les enfants à la crèche ou à l’école, ils peuvent se déconnecter et rattraper leur retard plus tard. Ça favorise un bon équilibre travail/vie privée. Nous proposons aussi une compensation financière pendant le congé de maternité ou de paternité pour que les membres du personnel perçoivent 100 % de leur salaire, en complément des prestations d’assurance. Cela favorise l’inclusion sur notre lieu de travail.

Quel avenir envisagez-vous pour la parité hommes-femmes dans le secteur financier ?

Je pense que les entreprises commencent à apprécier la diversité des genres. Elles la considèrent comme un outil stratégique au sein de l’entreprise, où les femmes et les hommes se complètent, en reconnaissant leurs qualités différentes, mais tout aussi importantes. Cependant, les progrès en ce qui concerne les femmes à des postes de direction restent toutefois très lents. Il s’agit d’un changement culturel, et les changements culturels prennent du temps.