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Aperçu mensuel : L’année de récupération touche à sa fin

Source: écrit par Gilles Coens, expert en investissements chez MeDirect

Le mois de décembre est déjà là et la fin de l’année approche à grands pas. Jusqu’à présent, 2021 a été une année où l’économie a rebondi, même si, malheureusement, la guerre contre le covid-19 n’est pas encore terminée. Non seulement le variant delta contagieux nous joue des tours, mais un nouveaux variant potentiellement encore plus contagieux nous guette : le variant omicron.

Marché actions

Si nous examinons d’abord les marchés boursiers, nous constatons que ce sont principalement les actions des pays développés qui ont enregistré de bonnes performances cette année. C’était sans compter vendredi
dernier…

Ce vendredi 26 novembre n’était pas uniquement le Black Friday dans les magasins, mais aussi un vendredi noir pour la bourse. L’Eurostoxx 50 a clôturé la journée avec une perte de 2,95 % et le S&P 500 avec une perte de 2,27
%. Heureusement, les bourses avaient déjà constitué un solide tampon et affichent toujours une performance annuelle de 15,11 % et 22,33 % respectivement. *

“L’Eurostoxx 50 a clôturé la journée avec une perte de 2,95 % et le S&P 500 avec une perte de 2,27 %. Heureusement, les bourses avaient déjà constitué un solide tampon et affichent toujours une performance annuelle de 15,11 % et 22,33 % respectivement.”

Secteurs cycliques

Les secteurs cycliques tels que les matières premières et l’énergie ont enregistré les meilleures performances. Les confinements ont réduit la production au strict minimum, sauf pour ceux qui avaient des stocks élevés
et étaient capables de répondre à la demande. Mais lorsque l’économie a redémarré, il a fallu relancer la production le plus rapidement possible. Cela a entraîné une hausse de la demande et une
offre qui ne pouvait pas ou, dans certains cas, ne voulait pas suivre. Pour plus d’explications, lisez notre aperçu mensuel d’octobre.
Résultat : les prix augmentent, c’est l’inflation. Pour en savoir plus sur l’inflation, consultez notre aperçu mensuel de mai.

Inflation

Depuis cet été, ce n’est pas tant le covid-19 qui empêche les économistes de dormir mais plutôt l’inflation, qui se situe bien au-dessus de sa moyenne historique. Par exemple, le taux d’inflation américain en octobre
était de 6,2% et donc le taux le plus élevé depuis 1990. Pour l’Europe, le même chiffre est de 4,4 %. En Belgique en novembre, l’inflation a même atteint 5,64%, ce qui n’était plus arrivé
depuis 2008. De tels chiffres d’inflation étaient impensables en 2019, avant la crise du covid, notamment pour la zone euro. La Banque centrale européenne a fait tout ce qu’elle pouvait pour ramener le taux d’inflation à 2 %.
En vain. Remarquez, si nous regardons l’inflation de base, elle n’est que de 2,2 %. L’inflation de base est l’inflation sans les prix de l’énergie et des denrées alimentaires. Bien sûr, vous en ressentez aussi l’impact, mais ce
taux varie considérablement sans que les banques centrales puissent y faire grand-chose. Les prix des denrées alimentaires fluctuent souvent en fonction de la qualité des récoltes, tandis que l’augmentation du prix
de l’énergie est souvent liée aux décisions des pays producteurs de pétrole d’extraire plus ou moins de pétrole.

La question clé est la suivante : cette inflation est-elle temporaire ou structurelle ? Pour l’instant, tous les regards sont tournés vers les banques centrales. Comment réagissent-elles à cette forte inflation ? Parce que
leurs politiques auront également un impact sur vos investissements.

Temporaire

Pourquoi temporaire ? Parce que le fort rebond de l’économie a créé une grande demande de matériaux et de composants tels que les puces électroniques pour les voitures. L’offre ne peut pas suivre et des goulets d’étranglement
apparaissent. Il y a certains secteurs qui doivent redémarrer avec une demande quasi nulle, il suffit de penser aux vols de passagers. Les consommateurs effectuent également leurs achats différés avec la réouverture
du commerce. Il devrait y avoir une normalisation.

Structurel

Toutefois, certains craignent que cette inflation soit plus structurelle, pour les raisons suivantes :

– La pénurie de main-d’œuvre entraînera une hausse des salaires et aura un effet inflationniste, qui a été contenu jusqu’à présent.

– Augmentation des prix de l’immobilier en raison de la recherche de logements plus grands après les fermetures.

– L’impact du coût des mesures de lutte contre le changement climatique qui peut être répercuté sur les prix à la consommation.

En règle générale, les périodes de forte inflation ont souvent été accompagnées d’une forte croissance de la population active. Aujourd’hui, cependant, c’est l’inverse qui se produit : dans la plupart
des pays occidentaux la population active d’aujourd’hui est proportionnellement moins nombreuse. La population active est la partie de la population qui consomme le plus. Par conséquent, si elle devient proportionnellement plus petite, elle
génère aussi moins d’inflation.

Le point de vue du FMI

Voici les chiffres de la croissance et de l’inflation de base pour 2020 et leurs projections pour 2021 et 2022 publiés par le Fonds monétaire international (FMI).

2020 2021 2022
Croissance PIB Inflation de base Croissance PIB Inflation de base Croissance PIB Inflation de base
Zone d’Europe -6,3% 0,4% 5,2% 2,1% 4,4% 1,8%
Etats Unis -3,4% 1,2% 6% 4,3% 5,2% 3,5%
Asie -1,3% 2,5% 6,5% 2,1% 5,7% 2,4%

Source : IMF, World Economic outlook October 2021

Le FMI prévoit que les marchés développés tels que l’Europe et les États-Unis connaîtront encore l’année prochaine une croissance supérieure à leur moyenne historique des dix dernières
années. De même, l’inflation (de base) restera supérieure à sa moyenne historique.

Le point de vue des banques centrales

C’est ici que les banques centrales jouent un rôle crucial. D’une part, elles constatent aujourd’hui une très forte augmentation des prix, une réaction normale serait d’arrêter les programmes de soutien et d’augmenter les taux
d’intérêt. D’autre part, elles constatent également que la croissance est encore forte mais qu’elle ralentit. La plus grande crainte serait la stagflation, un environnement sans croissance mais avec une forte inflation. Étant
donné qu’une grande partie des éléments constitutifs de l’inflation proviennent de ces mouvements de reprise temporaires, les banques centrales sont confrontées à un dilemme.

La Banque centrale européenne (BCE) préconise toujours le maintien d’une politique accommodante, car on s’attend à ce que l’inflation retombe plus fortement après la phase de reprise. Aux États-Unis, le programme d’assouplissement
quantitatif a déjà commencé à être arrêté progressivement, la banque centrale achetant des obligations pour maintenir les taux d’intérêt à long terme à un bas niveau. On parle
déjà d’une éventuelle hausse des taux d’intérêt pour l’année prochaine. Néanmoins, les banques centrales ne doivent pas non plus écarter totalement le risque d’une inflation excessive ou structurellement
élevée. L’inflation restera une source de volatilité en 2022 et les banques centrales jouent un rôle important à cet égard : réagissent-elles comme le marché l’attend, ne changent-elles pas de
cap, communiquent-elles clairement ? Lorsqu’il y a de l’incertitude, cela peut provoquer des turbulences sur les marchés. Le président Biden a reconduit ce mois-ci Jerome Powell à la tête de la Fed (banque centrale américaine),
ce qui indique quelque part la continuité de la politique.

Qu’est-ce que cela signifie pour vos investissements ?

Pour vos investissements, il est toujours important de diversifier suffisamment.

Liquidités

Pour les liquidités, le taux d’intérêt réel est actuellement négatif. Le taux d’intérêt directeur de la BCE est actuellement de -0,5%. Le marché ne s’attend pas à ce que ce taux dépasse
0 % dans les années à venir.

Obligations

Les obligations restent utiles en tant que diversification au sein du portefeuille, mais il semble judicieux de diversifier suffisamment ici. Cela peut se faire en investissant dans des fonds obligataires flexibles où les gestionnaires peuvent
choisir leur propre exposition sans trop de restrictions.

Actions

Pour les actions, les chiffres actuels de la croissance sont bien sûr positifs. Pour ceux qui s’attendent à une inflation forte et durable, les secteurs cycliques tels que les matières premières et l’énergie offrent le
plus d’opportunités. Mais nous devons être prudents, car l’énergie, en particulier, dépend également de la pression géopolitique. Par exemple, nous constatons qu’en novembre, les prix du pétrole ont
chuté en raison de l’augmentation des cas de covid mais aussi de la pression exercée pour augmenter l’offre.

Il semble donc risqué de tout investir dans les secteurs cycliques. Les sociétés de croissance ne sont généralement pas emballées par la hausse des taux d’intérêt en raison de leurs niveaux d’endettement
plus élevés, mais il est difficile de penser que des secteurs tels que la technologie ne seront pas performants et en croissance dans les années à venir. Pour la croissance et la hausse des taux d’intérêt,
recherchez Quality Growth, c’est-à-dire des entreprises en croissance avec des bilans solides. Considérez également les tendances à long terme comme des opportunités, telles que le changement climatique
ou la démographie.

En outre, il est important de voir comment les taux de contamination élevés vont évoluer. Comme toujours, l’incertitude engendre la volatilité. En outre, il reste à voir quel sera l’impact de ce nouveau variant inconnu.
La crainte de nouvelles restrictions pourrait bien sûr ralentir la reprise économique.

*Cours des actions en date du lundi 29 novembre 2021.