Source : écrit par Gilles Coens, Head of Product chez MeDirect.
Les actions américaines avaient de nouveau le vent en poupe au mois de novembre. C’est une tendance qui s’est maintenue tout au long de l’année et qui se poursuit encore aujourd’hui. Au début de l’année, les indices boursiers européens affichaient encore des performances similaires à celles des indices américains. Mais dès le printemps, les actions européennes ont clairement rencontré des difficultés.
Novembre 2024
Year to date 2024
Les « Trump trades » sont de retour
Les élections américaines ont finalement été moins palpitantes que prévu. Trump a remporté les swing states un à un et la presse américaine l’a rapidement proclamé vainqueur. Les Républicains ont remporté le Sénat et ont aussi conservé leur majorité au Congrès. Trump pourra ainsi mettre en œuvre ses politiques sans trop d’encombres, au moins jusqu’aux élections de mi-mandat.
Les marchés ont réagi rapidement et positivement, en particulier les plus petites sociétés cotées de l’indice Russell 2000. En effet, la promesse de Trump de réduire l’impôt sur les sociétés bénéficiera surtout aux petites entreprises. Les politiques républicaines de soutien à la croissance et les baisses de taux d’intérêt attendues jouent également en faveur des small caps.
En revanche, les actions européennes et chinoises sont nettement moins populaires depuis la victoire de Trump. Sur ces continents en particulier, les entreprises doivent se préparer au MAGA 2.0 (Make America Great Again), avec toutes les taxes à l’importation et les mesures protectionnistes qui l’accompagnent. Volkswagen, Mercedes-Benz et BMW ont chacune perdu environ 10 % de leur valeur de marché ce mois-ci. Le groupe de luxe LVMH a baissé d’environ 8 %, même si d’autres éléments entrent en ligne de compte.
Les marchés réagissent de nouveau beaucoup à tout ce que dit ou fait Trump, comme en 2016. L’industrie pharmaceutique en est un exemple. Ces actions ont enregistré d’excellentes performances immédiatement après la victoire. Tout comme les actions bancaires, l’industrie pharmaceutique bénéficierait de la déréglementation annoncée par Trump, avec notamment une plus grande liberté dans la fixation des prix des médicaments. Néanmoins, ces actions ont de nouveau baissé après la nomination de Robert Kennedy Jr. au poste de ministre de la Santé. Il est en effet connu pour ses déclarations controversées sur les vaccins.
Aux États-Unis, la réélection de Trump entraîne un certain nombre d’autres problèmes potentiels. Les droits de douane annoncés, par exemple, pourraient entraîner une nouvelle hausse de l’inflation, qui pourrait à son tour compromettre les baisses de taux d’intérêt. Si Trump prend également des mesures efficaces pour expulser les migrants, les taux de croissance élevés des États-Unis pourraient en pâtir. En effet, les travailleurs étrangers ont occupé de nombreux postes vacants ces dernières années et sont donc importants pour la croissance de l’économie américaine.
Beaucoup d’hypothèses, mais une chose est absolument certaine : les politiques de Trump auront de toute façon un impact sur les marchés financiers dans les années à venir.
L’Europe, coincée entre l’Orient et l’Occident
Les marchés boursiers européens se portent moins bien, tout comme l’économie européenne. Par exemple, l’Allemagne, qui est certainement le moteur de l’UE, est en récession pour la deuxième année consécutive. En Europe, la consommation post-Covid n’a pas augmenté autant qu’aux États-Unis. Les exportations ont déjà connu des périodes plus favorables et l’Europe compte également moins d’entreprises Big Tech qui surfent sur la vague de l’IA.
En outre, les marchés ont clairement anticipé les éventuels droits de douane à l’importation de Trump. Ces mesures créeront sans aucun doute de nouveaux obstacles à la vente de nos produits aux États-Unis.
La Chine, l’autre grand marché de l’Europe, est également en difficulté. La confiance des consommateurs chinois est actuellement au même niveau que pendant la pandémie de Covid. En outre, le pays subit une crise immobilière et fait face à un taux de chômage élevé chez les jeunes (environ 17 %).
Volkswagen et d’autres constructeurs automobiles européens vendent presque autant de voitures en Chine qu’en Europe. Ils sentent la crise s’installer. Les marques de luxe comme LVMH voient également leur croissance en Chine stagner. Le ralentissement de la consommation chinoise pèse lourdement, frappant les entreprises européennes beaucoup plus durement que leurs concurrentes américaines.
Source : JP Morgan Asset Management
Qu’en est-il des actions européennes dans le portefeuille ?
Devons-nous donc faire l’impasse sur les actions européennes ? C’est peut-être un peu trop radical. Selon un certain nombre de gestionnaires de patrimoine de premier plan, les actions européennes pourraient bien afficher des performances décentes à long terme.
Les raisons de conserver les actions européennes dans votre portefeuille sont encore plus nombreuses. Par exemple, la valorisation des entreprises européennes est beaucoup plus faible que celle de nombreuses actions américaines. Plusieurs analystes s’attendent également à ce que la Banque centrale européenne (BCE) réduise encore ses taux d’intérêt. Cela devrait soutenir l’économie européenne. La BCE prévoit également une légère reprise de la croissance dans la zone euro l’année prochaine et vise une croissance de 0,8 % pour 2024 et de 1,3 % pour 2025.
Pour les investissements en actions européennes, une approche sélective sera essentielle dans les années à venir. Pensez déjà à cette fin aux fonds gérés activement.
To Equal Weight? Or not to Equal Weight?
Les bonnes performances des indices américains sont largement dues aux actions technologiques. Les « Magnificent 7 » occupent les six premières places du S&P 500, avec des noms comme NVIDIA, Apple, Microsoft, Amazon, Meta (Facebook) et Alphabet (Google). Tesla se classe également à une honorable 10e place. Par ailleurs, les Magnificent 7 représentent la pondération la plus élevée de cet indice.
Par conséquent, les investisseurs se demandent de plus en plus s’ils ne sont pas surexposés à ces grands noms. Et c’est vrai : une part importante des 500 plus grandes capitalisations boursières se trouve dans le secteur des Big Tech. Les cinq premières actions du S&P 500 représentent aujourd’hui 25 % de la valeur de l’ensemble de l’indice. Pour mettre cela en perspective, ce chiffre n’était auparavant que de 15 %.
Source : JP Morgan Asset Management
Il est donc logique que les investisseurs détenant des ETF dans le S&P 500 se posent des questions. Les valorisations sont-elles trop élevées ? Et si l’IA ne répondait pas aux attentes ? Est-ce que je prends des risques de volatilité en cas de prise de bénéfices ? Suis-je suffisamment exposé à d’autres secteurs d’activité ?
Certains investisseurs optent donc pour des fonds gérés activement, avec un gestionnaire de fonds professionnel qui fait les choix. Mais il existe une autre solution : investir dans le S&P 500 par le biais d’un tracker Equal Weight ETF.
Dans un Equal Weight ETF, chaque action de l’indice a la même pondération. Avec ce type de fonds négocié en bourse (ETF), chaque entreprise a le même impact, quelle que soit sa taille ou sa capitalisation boursière. Par exemple, chaque action de l’indice S&P 500 Equal Weight a une pondération de 0,2 %. Cela contraste avec les ETF traditionnels pondérés en fonction de la capitalisation boursière, où les grandes entreprises ont une plus grande influence sur les performances.
Ces Equal Weight ETF présentent à la fois des avantages et des inconvénients. D’une part, cela implique une plus grande diversité. Il n’y a pas de risque de concentration comme quand 5 actions, toutes de sociétés de technologie et/ou de communication, représentent un quart de l’indice. Un Equal Weight ETF garantit aussi une plus grande exposition aux petites entreprises. En effet, ce sont elles qui bénéficieront le plus des baisses de taux d’intérêt et des autres mesures de l’administration Trump.
En revanche, les entreprises très performantes ont exactement la même pondération que les entreprises moins performantes, voire pas du tout. Ces Equal Weight ETF surfent donc beaucoup moins sur les grandes performances boursières.
Néanmoins, l’indice S&P 500 Equal Weight a obtenu de très bons résultats cette année, même sans l’impact des « Magnificent 7 ». Le S&P 500 Equal Weight a enregistré une performance d’environ 17 %. Ce chiffre est inférieur à celui du S&P 500 « normal », mais cette différence s’explique principalement par les résultats exceptionnels des entreprises technologiques au cours du premier semestre. Au cours des six derniers mois, les deux indices ont évolué au même niveau. Le mois dernier, le S&P 500 Equal Weight a obtenu encore de meilleurs résultats. Comme nous l’avons mentionné, les deux systèmes présentent des avantages.
Curieux d’en savoir plus sur les Equal Weight ETF ? Il vous suffit de les sélectionner sur votre plateforme MeDirect sous MeSolo (recherche d’instruments), tout comme les ETF classiques, bien entendu.
Conseil : saisissez le terme de recherche « equal » et faites votre choix.
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