Source : écrit par Gilles Coens, Head of Product chez MeDirect.
L’année 2024 garantit un été sportif bien rempli. Le Championnat d’Europe de football a eu lieu début juillet et les Jeux olympiques viennent de commencer. Chez MeDirect, nous espérons déjà que notre collègue et marathonienne Anne-Dauphine décrochera une médaille !
Contrairement aux autres étés, le mois de juillet a également été marqué par une forte activité économique. Les small caps (entreprises à faible capitalisation) ont subitement suscité l’engouement du public. Les problèmes informatiques mondiaux causés par la mise à jour de CrowdStrike ont fait parler d’eux. Et le bouleversement olympique dans la campagne présidentielle américaine domine encore l’actualité aujourd’hui.
Source : Google Finance
L’or pour les small caps américaines
Les small caps désignent les entreprises dont la capitalisation boursière est plus faible, c’est-à-dire comprise entre 200 millions et 2 milliards de dollars. Pourtant, il n’existe pas de définition unique ni de montant exact pour caractériser les small caps. Par exemple, l’indice Russell 2000 (le plus utilisé pour suivre les petites capitalisations) comprend des entreprises dont la capitalisation boursière est supérieure à 2 milliards de dollars. Pour mettre cela en perspective, la capitalisation boursière de toutes les entreprises de l’indice Russell 2000 réunies s’élève à 2 700 milliards de dollars. NVIDIA, Microsoft et Apple peuvent se targuer d’une capitalisation boursière individuelle encore plus élevée, qui dépasse la somme de toutes les petites capitalisations de l’indice Russell 2000.
Ces petites entreprises doivent souvent s’endetter pour financer leur croissance. Elles sont donc plus sensibles aux fluctuations des taux d’intérêt que les grandes entreprises. Par conséquent, elles ont été moins populaires auprès des investisseurs en 2022 et 2023.
Toutefois, la situation semble avoir changé ce mois-ci. Depuis le 11 juillet, nous avons constaté que les investisseurs abandonnent en partie les mega caps (entreprises à très forte capitalisation boursière) et les actions technologiques, jusqu’alors très populaires, au profit d’actions d’entreprises plus petites. Dans le jargon, c’est ce que l’on appelle une « rotation ».
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Pourquoi cette « rotation » ?
Pourquoi les small caps attirent-elles autant l’attention en ce moment ? Pourquoi cela se fait-il au détriment des actions technologiques jusqu’à présent très sollicitées ?
Les attentes sont élevées à l’égard des Big Tech. Malgré la hausse des ventes et des bénéfices, l’action d’Alphabet (Google) a chuté peu après l’annonce des résultats le 24 juillet. Les résultats étaient bons, mais n’ont pas répondu aux attentes et l’action a perdu 5,03 % le 24 juillet. Le même jour, les actions de Tesla ont chuté de 12,33 %. Cette baisse s’est produite après la publication de résultats trimestriels négatifs, dus à la baisse des ventes et à l’augmentation des investissements. NVIDIA a également perdu 6 % le même jour, même si ses chiffres ne sont pas publiés avant le mois d’août. Le 24 juillet, ces pertes ont fait chuter le S&P 500 de pas moins de 2,3 %.
Les actions des Big Tech sont assez chères aujourd’hui et les attentes sont très élevées. Les bonnes performances des quatre derniers mois se traduisent par des valorisations extrêmement élevées. De plus en plus d’investisseurs décident donc de prendre leurs bénéfices. La crainte de corrections de valeur n’est donc pas un hasard.
À cela s’ajoute l’impact des ETF sur les actions des Big Tech. Ces actions pèsent très lourd dans des indices tels que le S&P 500 et le MSCI World. Lorsqu’il y a un mouvement de vente massif sur les marchés boursiers, elles sont les plus touchées. En effet, plus les valeurs sont élevées, plus l’impact est important.
Les small caps prendront-elles la relève des Magnificent 7 ? N’oublions pas trop vite les géants de la Tech. Ils jouent toujours un rôle central dans le développement des futures technologies. Certains sont d’ailleurs en position quasi-monopolistique.
Dans les small caps, les investisseurs cherchent aujourd’hui principalement les gagnants de demain. Toutes les entreprises ne seront pas en mesure de maintenir leur succès à l’avenir. Il existe néanmoins d’autres raisons de parier sur les small caps.
Les small caps et leur valorisation
Les small caps sont relativement bon marché. Leur prix est non seulement plus intéressant que celui des mega caps très appréciés, mais aussi inférieur par rapport à leur propre médiane et à leur minimum historique.
C’est ce que montre le graphique ci-dessous. Le ratio cours/bénéfice actuel (losange bleu) pour les small caps est à chaque fois inférieur à la médiane (barre verte). Il se trouve également systématiquement dans la moitié inférieure du bloc gris (minimum et maximum historiques de 2008 à fin juin 2024). Cela indique une valorisation relativement basse.
Source : JP Morgan Guide to the markets
L’inflation poursuit son ralentissement
L’inflation américaine a baissé de 0,10 % en juin, soit une baisse plus importante que prévu. La baisse de l’inflation avait déjà commencé en Europe et nous l’observons désormais aussi aux États-Unis. Cela alimente à nouveau l’espoir de plusieurs autres baisses de taux d’intérêt cette année. À chaque annonce d’une baisse de l’inflation, l’espoir de plusieurs réductions des taux d’intérêt renaît, même si la Fed a récemment laissé entendre qu’elle ne prévoyait plus qu’une seule réduction des taux en 2024.
La baisse des taux d’intérêt serait globalement positive pour les marchés. Pour les small caps, sensibles aux fluctuations des taux d’intérêt, cela ferait certainement une différence substantielle.
Les Trump trades
Cyniquement, la tentative d’assassinat ratée de l’ancien président Donald Trump a eu un impact positif sur le marché boursier. D’une part, l’attaque renforcerait la popularité de Trump. D’autre part, le programme de Trump comprend un certain nombre de mesures protectionnistes, telles que l’augmentation des droits de douane à l’importation. Cela profiterait particulièrement aux petites entreprises américaines.
D’ailleurs, les actions financières ont également bénéficié de la popularité croissante de Donald Trump, même si elles ne font pas partie des small caps. En effet, le secteur financier s’attend à ce qu’il prenne des mesures essentiellement axées sur la déréglementation du secteur.
Comment investir dans des small caps ?
Pour les small caps, il s’agit d’assurer également une croissance et des bénéfices positifs à l’avenir. La poursuite de leur succès boursier en dépend. La diversification avec des small caps reste donc importante pour répartir les risques. En effet, investir dans une entreprise à faible capitalisation comporte un risque plus élevé.
Heureusement, il existe des formules intéressantes qui atténuent déjà largement le risque. Prenons l’exemple des ETF qui suivent un indice de small caps, comme le Russell 2000, ou des fonds de placement qui se concentrent sur les sociétés small caps. Les gestionnaires de ces fonds de placement sélectionnent très activement et soigneusement les meilleures actions avec l’aide de leurs analystes.
En effet, malgré une première légère baisse de l’inflation, les taux d’intérêt américains restent très élevés. Il convient donc d’être sélectif et de choisir, parmi les nombreuses actions, celles qui sont de qualité avec une faible capitalisation. Et surtout, de se concentrer sur les entreprises qui enregistrent de bons résultats dans le contexte actuel de taux d’intérêt élevés. Avec une gestion active, vous avez souvent les meilleures cartes en main dans ce segment.
Vous cherchez des fonds axés sur les small caps américaines ? Dans l’application MeDirect, c’est très facile. Cliquez sur « Rechercher un titre » et sélectionnez « Fonds d’investissement ». Allez ensuite dans la catégorie « Morningstar » et sélectionnez le filtre « Actions États-Unis Petites Cap. ».
Un nouveau porte-drapeau pour les États-Unis ?
La délégation américaine pour les « jeux présidentiels » est peut-être celle qui a attiré le plus l’attention ce mois-ci. Après avoir remporté les primaires, l’ancien président Trump a décroché l’investiture en tant que candidat officiel des Républicains à l’élection présidentielle. Pour les Démocrates, ce choix constitue en revanche un thriller glaçant.
L’actuel président Biden était supposé remettre le couvert et mener la course électorale jusqu’au bout. Toutefois, son âge semblait entraver de plus en plus sa candidature, jusqu’à ce qu’il décide de passer le flambeau le jour de notre fête nationale belge. Pour le moment, il semble que les Démocrates choisiront l’actuelle vice-présidente Kamala Harris en tant que candidate.
Il est aujourd’hui trop tôt pour estimer l’impact exact sur le marché boursier. Par ailleurs, il n’est pas encore certain à 100 % que Harris sera la candidate finale. Et qui sait, de nouveaux points seront peut-être ajoutés au programme. Ceux-ci seront probablement différents des fers de lance de l’actuel président Biden. Vous en saurez certainement plus à ce sujet dans nos prochains aperçus mensuels.
Volatilité des marchés en période d’élections présidentielles
Il est intéressant de comparer l’impact des sondages électoraux avec la volatilité des marchés. D’autant plus que la bataille électorale a pris une tout autre dimension. Par le passé, la volatilité des marchés augmentait plus souvent lorsque les deux candidats à la présidence se rapprochaient dans les sondages. Lorsque le résultat est difficile à prévoir, la volatilité du marché est plus élevée que les autres années.
C’est ce que montre le graphique ci-dessous, où la volatilité médiane est appliquée à l’indice S&P 500. Nous constatons une nette différence de volatilité pour les années électorales prévisibles (predictable election years), les années électorales où les résultats sont serrés (close election years) et les années non électorales.
Source : Neuberger Berman
Les marchés n’aiment tout simplement pas l’incertitude. Lorsqu’un candidat est largement en tête dans les sondages, les investisseurs ont la possibilité d’adapter leur stratégie boursière au probable futur président. Si les Démocrates la choisissent comme candidate, il reste donc à voir si Harris sera convaincante dans les sondages.
L’Europe décrochera-t-elle plus de médailles que prévu ?
Peu d’analystes sont vraiment positifs sur les marchés d’actions européens. L’Europe manque de grandes entreprises technologiques qui tirent parti de la tendance de l’intelligence artificielle. Heureusement, un grand nom européen continue de surfer directement sur la vague de l’IA : la société néerlandaise ASML, qui fabrique des machines et des outils pour la production de puces électroniques.
Malgré tout, cette fierté européenne a perdu jusqu’à 13 % de sa valeur le 17 juillet. Là encore, la baisse s’explique par la politique américaine. Tout d’abord, M. Biden a annoncé que son gouvernement imposerait de nouvelles restrictions sur les ventes de semi-conducteurs à la Chine. Un peu plus tard, Trump a affirmé qu’il ferait payer à Taïwan la protection militaire s’il revenait à la Maison-Blanche. Cependant, Taïwan est connu comme le premier fabricant de puces au monde, avec le leader mondial TSMC. Ces déclarations ont mis la pression sur le plus gros client d’ASML, ce qui a eu un impact visible immédiat sur le marché boursier.
Cela signifie-t-il que l’Europe va perdre l’une de ses plus importantes médailles d’or ? Il s’agit probablement d’une conclusion prématurée. ASML fournit des instruments de haute technologie et il n’existe encore aucun concurrent équivalent. Leurs solutions restent absolument nécessaires dans ce secteur high tech, où l’IA est désormais omniprésente.
Pour la plupart des analystes, les actions européennes ont une valorisation relativement attrayante. Le graphique de la section « Pourquoi cette rotation ? » montre une valorisation nettement inférieure des actions européennes par rapport aux actions américaines.
Cela ne suffit néanmoins pas à convaincre les analystes. Les indicateurs PMI de la zone euro offrent encore trop peu d’espoir. La croissance reste faible et la productivité relative des entreprises européennes est aujourd’hui inférieure à celle des États-Unis. Nous avons également assisté à une augmentation considérable de l’incertitude politique au cours des dernières années. Prenons l’exemple des élections législatives françaises anticipées. Les Français sont désormais contraints de former des coalitions. C’est du jamais vu.
Malgré tout, les actions européennes n’ont pas enregistré de mauvaises performances cette année : +9 % depuis le début de l’année. Sans une entreprise comme NVIDIA, il est toutefois difficile de rattraper les États-Unis. Les actions européennes se portent mieux que les actions chinoises, mais les actions japonaises dépassent les actions européennes.
Il sera donc intéressant de voir ce que la BCE décidera dans les mois à venir. Alors qu’elle a laissé les taux d’intérêt inchangés en juillet, beaucoup s’attendent à une nouvelle baisse en septembre. Cela permettrait non seulement de donner plus d’oxygène à l’économie européenne, mais affaiblirait aussi légèrement l’euro, ce qui favoriserait notre position à l’exportation.
D’autre part, avec une nouvelle baisse des taux, la BCE risque d’importer une nouvelle inflation. Selon toute vraisemblance, elle se montrera à nouveau très prudente et sur la défensive.
Vous souhaitez investir dans les small caps avec une diversification et une répartition adéquates ? Ou vous préférez investir dans des mega caps ou des actions européennes ? Avec MeManaged, la plateforme d’investissement de MeDirect, nos experts prennent en charge la gestion de votre portefeuille. Vous bénéficiez ainsi d’un investissement professionnel, tout en gardant votre tranquillité d’esprit.
Avertissement d’ordre général
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