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La crise donne un coup de fouet aux investissements durables

Source: L’Echo 20/05/2020

La crise du coronavirus devrait augmenter l’intérêt des investisseurs pour les placements durables. “Aujourd’hui, la plupart d’entre nous ont compris que la durabilité ne se limitait pas à la protection de l’environnement”, déclarent en chœur les sociétés de gestion de fonds.

Les fonds durables résistent-ils mieux en période de crise? Le bureau d’enquêtes Lipper a analysé les résultats de nombreux fonds entre fin janvier et fin mars, au moment où les bourses chutaient suite à l’éclatement de la crise du coronavirus. Ces recherches portent sur 34.430
fonds d’actions, dont un peu moins de 3.000 fonds durables. Résultat? Les
fonds durables affichent de bien meilleurs résultats en période de turbulences.

La proportion de fonds durables qui s’en sortent mieux que leurs indices de référence est en effet plus élevée et leur rendement moyen au cours de cette période les dépassent également
de quelques points de base. Même si les experts de Lipper reconnaissent que leur enquête n’est pas statistiquement significative à cause de sa courte durée, les résultats montrent malgré
tout que les entreprises durables semblent mieux armées pour faire face à des crises.

“La crise du Covid-19 a renforcé notre conviction que les entreprises durables affichaient des résultats plus stables à long terme. Les résultats des fonds durables pendant la crise en sont la preuve, explique-t-on
chez Carmignac. Lorsqu’une entreprise s’intéresse à toutes les parties prenantes, il y a de fortes chances qu’elle réussisse à réduire les risques.”

Pour Roelfien Kuijpers, global head of sustainability chez DWS, ces bons rendements devraient pousser les sociétés de gestion de fonds et les investisseurs à s’intéresser davantage à la durabilité:
“La crise du coronavirus montre que les actionnaires ont un rôle important à jouer.”

Nous avons interrogé 30 gestionnaires de fonds ayant obtenu un label de durabilité dans notre pays pour connaître l’impact de la crise sur leurs fonds.

Davantage de “S”

Les investissements durables sont souvent regroupés sous l’acronyme ESG (Environnement, Social et Gouvernance). Jusqu’à présent, la composante environnementale (E) était la
principale préoccupation des investisseurs. D’après les gestionnaires, les choses devraient changer. “Le Covid-19 nous a appris que le facteur ‘capital humain’ concernait tous
les secteurs”, expliquent Ophélie Mortier et Alexandre Roose, responsables des investissements durables chez Degroof Petercam AM.

Chez BNP Paribas Asset Management, on estime également que la crise a augmenté l’importance du “S” et du “G”. “Nous
devons nous intéresser aux conditions de travail, à la santé et à la sécurité des travailleurs.” Pour Candriam, la crise du coronavirus est “un test décisif en matière de capital humain et de gestion des stocks”.

“En se dotant d’une bonne politique de gestion du personnel, les entreprises peuvent créer des relations à long terme avec leurs collaborateurs et mettre en place des processus de ‘continuité’.
Cela permet de poursuivre les activités en cas de catastrophe comme celle que nous avons connue ces dernières semaines”, indiquent les experts.

Deux sociétés de gestion de fonds peu connues en Belgique ont depuis longtemps placé la composante sociale au cœur de la gestion de leurs fonds durables. Chez Sycomore Asset
Management, un gestionnaire de patrimoine français qui commercialise huit fonds durables dans notre pays, la manière dont les entreprises gèrent le facteur humain joue un rôle
prépondérant dans le processus de sélection. “Nous examinons comment les entreprises se comportent envers leurs collaborateurs, leurs clients, leurs fournisseurs et les autres parties prenantes”,
explique Anne Claire Imperiale, de Sycomore.

Production locale

LGT Capital Partners, un gestionnaire de patrimoine basé au Lichtenstein et qui propose quatre fonds labellisés durables en Belgique, constate que les entreprises qui accordent de l’attention
aux facteurs sociaux affichent de meilleurs résultats en période de crise. “La crise du coronavirus a probablement modifié structurellement le comportement des consommateurs. Les entreprises
plus attentives aux problématiques sociales seront clairement avantagées”, estime Franziska Raff.

Pour DNCA, les entreprises doivent aussi prendre en compte d’autres aspects socio-économiques. “Elles peuvent se différencier en organisant leur production au niveau local, en améliorant
leur politique de qualité et en développant une vision à long terme”, estime Thomas Péan.

Pour Wim Van Hyfte, de Candriam, il faut s’attendre à ce que les décideurs politiques votent de nouvelles lois sur l’impact social des entreprises. “Les réglementations
concernent encore principalement les aspects environnementaux. En témoignent la liste européenne des activités ‘vertes’ et les exigences sur le plan climatique. Mais on peut
s’attendre à ce qu’ils élargissent leur vision et accordent une attention comparable aux trois lettres qui forment l’acronyme ESG”, souligne-t-il.

Ecouter les scientifiques

L’augmentation de l’intérêt pour la composante sociale ne devrait pas se faire au détriment de l’environnement. Au contraire, la crise du coronavirus devrait augmenter
le rythme de “verdissement” de notre société. “Nous avons appris que nous avions intérêt à davantage écouter les scientifiques”, estime Georg Kell, à l’origine
des principes de durabilité des Nations Unies. “Certains ont nié l’évidence scientifique sur le plan environnemental, mais nous voyons le prix à payer lorsque nous
ignorons la science”, ajoute Georg Kell.

Pour l’Allemand, la crise devrait pousser le monde politique à en finir avec sa vision à court terme. “Pendant la crise, il est logique que les pouvoirs publics s’occupent
en priorité de la gestion du chômage et cherchent à répondre aux inquiétudes de la population. Mais dans un deuxième temps, le plan de relance devrait prendre
en compte les problèmes environnementaux. Je suis confiant que cette deuxième phase ira davantage dans le sens du verdissement de notre économie”, poursuit-il.

Pour Candriam, il existe même un lien direct entre le coronavirus et l’environnement. “Plusieurs études récentes montrent que la propagation des maladies virales est accélérée
par la pollution atmosphérique. Cette pollution est souvent provoquée par la combustion de carburants fossiles. Nous voyons que tous les défis auxquels nous sommes confrontés
sont interdépendants et que l’humanité devra également lutter contre les changements climatiques si elle veut gagner la bataille contre les maladies virales”, ajoute
Wim Van Hyfte. 

La prudence paie

La troisième composante d’ESG, la gouvernance, a prouvé sa pertinence pendant la crise du coronavirus. “L’an dernier, nous écrivions encore que, sur la base
de notre étude sur la durabilité, les entreprises et les investisseurs avaient intérêt à prévoir des matelas de sécurité pour se prémunir
contre des circonstances exceptionnelles. La pandémie a démontré qu’il était essentiel de s’occuper de problématiques comme la gestion
des risques et des stocks, et du facteur humain. Ce constat renforce notre conviction quant à la nécessité d’une approche durable”, explique-t-on chez Robeco.

Une bonne gouvernance implique aussi que les entreprises fassent preuve de prudence dans la gestion de leurs ressources. “Avec la crise, nous devons nous préoccuper encore davantage
de la santé des entreprises”, explique-t-on chez AG Insurance. Funds for Good, qui propose trois fonds durables en Belgique, évite d’ailleurs les entreprises trop
fortement endettées. “Nous cherchons les sociétés bien gérées, c’est-à-dire peu endettées avec un chiffre d’affaires
et des bénéfices stables”, renchérit-on chez Nordea.

Cette approche prudente pousse une partie des gestionnaires à exclure certains secteurs. “Dans nos analyses d’entreprises, nous combinons la durabilité à la rentabilité
et à la qualité du bilan. Par exemple, nous n’investissons pas directement dans les compagnies aériennes”, explique Pieter De Ryck, de Van Lanschot. Pour La Financière
de l’Échiquier, la crise du coronavirus est une raison de plus de se montrer prudent envers le secteur bancaire. “Les injections de capitaux des banques centrales maintiendront
les taux bas pendant une longue période. Le secteur bancaire continuera donc à souffrir.”

Triodos, la banque spécialisée en durabilité, ne jure que par la qualité, mais voit aussi des opportunités émerger de la crise. “Nos fonds conservent
pour l’instant leur positionnement défensif avec une préférence pour les entreprises de qualité affichant un bilan solide. La baisse des cours offre
des opportunités d’achat d’actions d’entreprises très intéressantes du point de vue de la durabilité, mais que nous trouvions trop chères
avant la crise”, nous confie la banque.

La correction boursière offre une chance unique de reprendre les grands thèmes sur lesquels les gestionnaires misent depuis des années. “Les méga tendances
sur lesquelles nos fonds se focalisent depuis longtemps se confirment, explique-t-on chez Pictet, un spécialiste en fonds thématiques. Il s’agit entre autres de
la digitalisation, de la sécurité, des biotechnologies et des soins de santé.”

Chez La Financière de L’Échiquier également, on souligne l’importance du secteur des soins de santé. “D’une part, les dépenses
pour le matériel médical augmenteront maintenant qu’il est clairement apparu que les hôpitaux manquaient d’équipements, et d’autre
part, le secteur des biotechnologies bénéficiera d’un coup de pouce.”

Suite à la crise, JPMorgan Asset Management a modifié son univers d’investissement. “Nous vivons aujourd’hui dans un monde très différent de ce
qu’il était il y a quelques mois. Nous n’avons pas modifié notre philosophie en matière d’investissements durables, mais nous avons revu
notre univers d’investissement. Pour certains secteurs, les fondamentaux ont beaucoup changé, par exemple celui des voitures électriques. La forte baisse de la
pollution de l’air dans des villes comme Pékin ou Los Angeles devrait mettre la pression sur les décideurs politiques pour qu’ils encouragent l’utilisation
de véhicules électriques.”

Parallèlement aux critères ESG, la crise du coronavirus nous a fait comprendre que les entreprises devaient davantage se préoccuper de risque réputationnel.
“Les médias et les consommateurs s’intéressent de plus en plus à la manière dont les entreprises se comportent envers leurs parties prenantes
en période de crise. La crise actuelle n’a rien en commun avec la précédente, car les pouvoirs publics soutiennent aujourd’hui l’ensemble
de la société et pas uniquement le secteur financier”, explique-t-on chez Schroders.

Roelfien Kuijpers: “Les investisseurs observent comment les entreprises réagissent à la crise et se soucient de leur personnel. Et si elles prennent soin de leurs
clients. Leur attitude aura un impact sur leur cours de bourse à moyen terme. Le fait que des entreprises d’autres secteurs se soient lancées dans
la confection de masques de protection est positif pour leur réputation. C’est pendant les crises que l’on voit émerger les vraies valeurs des entreprises.”

Le gestionnaire de patrimoine M&G a cherché à connaître la réaction des entreprises à la crise du coronavirus. “Il est essentiel de savoir
comment elles ont réagi à cette situation. C’est pourquoi nous avons contacté toutes les sociétés faisant partie de notre M&G
(Lux) Positive Impact Fund pour qu’elles nous expliquent les efforts et les initiatives mises en place pour limiter l’impact de la pandémie de
coronavirus.”

Cet article a été produit avec l’autorisation de l’éditeur, tous droits réservés.

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